Du jour au lendemain, j’allais quitter 2010 et j’entrerais dans une nouvelle année, une nouvelle ère, en empruntant ma passerelle, mon passage. Je n’aime pas les bornes du temps.
Les passerelles tombaient parfois. Ma passerelle était faite d’un fil solide mais fin. Il ne fallait pas que je me retourne. Il fallait que je ne baisse pas la tête. il fallait que je regarde devant moi. J’étais en équilibre au dessus du vide.
Il fallait jeter ce passé dans le container à ordures, que j’avais vu au Palais de Tokyo, à l’exposition “FRESH HELL” :
Il fallait y jeter le passé, les mauvais, comme les bons souvenirs, pour démarrer l’année d’un pas, libéré du poids du passé.
Cette passerelle que j’avais saisie, au vol, en passant, n’avait aucune direction, aucun signe. C’était d’autant mieux. Je ne savais pas où j’allais, où j’irais.
J’étais dans ma solitude, repliée sur moi même, dans mon monde. Je n’étais pas pour autant refermée sur moi même ; je me protégeais juste de l’extérieur !
Il faudrait juste que je ne paraisse pas trop givrée, fêlée, toquée, pour avancer, dans le bon sens et non pas à rebours. Pouvait-on d’ailleurs choisir de ne plus avancer ? oui, sûrement, en stoppant net sa vie, en saisissant une lame de rasoir, un objet tranchant et en se lacérant les veines : poignets, ou gorge ?
Non, je n’avais pas cela en tête, mais l’entrain n’était pas de mise. Il fallait que je me resaisisse, que je me projette, avec optimisme. L’optimisme, entraîne l’optimisme. Il fallait gagner en momentum et ne pas rester immobile.
Que ce 31 Décembre et ce 1er Janvier passent vite, et laissent la place au jour suivant, à l’ouverture.
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