Robert Motherwell : “Open” series

Robert Motherwell (1915-1991) est un artiste appartenant aux mouvements de “l’expressionnisme abstrait” et de “l’école de New York”. Diplômé de Stanford, Harvard et New York, il a étudié la philosophie et l’histoire de l’Art. Il a sillonné l’Europe, le Mexique.

En 1941, il se met à peindre à temps plein et est vite repéré par Peggy Guggenheim.

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Toutes les citations mentionnées proviennent de “The writings of Robert Motherwell”, Statement on the “OPEN” series – 1969,

edited by Dore Ashton with John Banach, University of California Press, 2007

“Every artist’s problem is to invent himself.”

Robert Motherwell

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Quand ai-je découvert Robert Motherwell ? Très certainement lors de mes déambulations artistiques à New York en 1985-86-87.

Je retiens de lui ses peintures où seuls existent le noir et le blanc, marquées par la trace d’un pinceau, d’une énergie digne de celle d’un calligraphe japonais. La gestion de l’espace dans ses toiles ou ses estampes y est parfaite.

Cependant, ce qui m’a certainement le plus marqué, est sa longue série “Open” que je redécouvre en lisant ses textes.

Elles m’apparaissaient bien, être une ouverture vers le champ des possibles, ne pas enfermer le spectateur dans un cadre. Richard Motherwell envisage que la toile se poursuit hors du cadre. Et cela m’a ravie.

Robert Motherwell Open Study No. 3, 1968, Charcoal on paper 55.88 x 77.47 cms

J’aime la simplicité de cette série peinte de 67 aux années 80. Elle est donc comme un fil conducteur dans l’oeuvre de Motherwell.

J’y vois du silence, de la sérénité propice à l’imagination, à l’apaisement. J’y trouve une peinture faite de peu, donc d’une certaine manière austère, aride, emprunte de radicalité.

Open No. 175, ca. 1970
acrylic on canvas
72×36 inches

Even though I have worked on the “Open” series for two years now, the series retains a certain mystery for me that I prefer to leave inviolate.

Ce qui préoccupe Robert Motherwell alors est “a greater harmony between the image or “sign” and the spatial extension of the canvas”.

After several dozen of the “Open” series had been made, I came across, in a warehouse where I had hundred of pictures in storage, a smallish oil dated 1941 (the first year I painted full time) which I called “Spanish picture with window”, which to an uncanny degree, foreshadows the “Open” series. The picture is what nowadays is called a “field” painting, in variations of white, with some thin horizontal and vertical lines, made with a striping brush. There is no escape from one’s individuality !



I am indeed attracted to many of the fourscore definitions of “Open”; still my associations are not necessarily those of another observer, though I hope that my felt content is. The felt content is colorful and sensuous and in spatial depth, though the austere surface drawing is a distilled and essentiel counterpoint.

Alors que je suis sensible à la couleur, à  l’utilisation de l’espace, je n’arrive pas à entendre de la musique dans cette peinture, même si elle m’inspire des instants de pure poésie. Cette poésie est silencieuse.

Cependant, une certaine harmonie s’est développée, et quelques sons ont jailli doucement, lorsque j’ai parcouru, j’ai juxtaposé toutes ces peintures. Donc collectivement, je perçois la musicalité des toiles.

Prises individuellement, elles ne sont que silence.

Je ne sais pourquoi les peintures et estampes rouges ont une plus grande valeur marchande, mais j’avoue être sensible à ces couleurs, tout comme à la couleur Ocre que Robert Motherwell utilise dans de nombreux tableaux.

 Robert Motherwell, Red Open

Robert Motherwell, Red Open, 1980, Acrylic and charcoal on canvas


Robert Motherwell, open no. 104 – the brown easel 1969

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