Vertiges de la Séparation

J’ai perdu définitivement ce lieu que j’aimais tant. C’est une tranche de vie qui se détache de moi, dans la douleur mentale et physique. J’ai eu le sentiment d’amputer hier matin une partie de moi même, à l’arme blanche.

Là où je suis n’a pas d’odeur, pas de mémoire, mais ma douleur est toujours présente.

Mon degré de folie intérieure peut-il se mesurer ? Il me semble incommensurable dans des éclairs de lucidité.

Je suis dans les cinquantièmes hurlants.

Reviennent en boucles les souvenirs de bonheur intense, les amours passées, la douleur des séparations. Les images de ces cinq années m’envahissent au point de me donner des crises d’angoisse, des vertiges, tant je souffre. Je sens, ressens physiquement ce cri intérieur qu’exprime Francis Bacon dans ses tableaux. Je n’ai plus de peau, tant je souffre. Ma chair est à vif, sans protection. Le bataillon de la douleur se déplie en ordre et à merveille, de manière exponentielle.

Je tente de me remémorer ma chambre, ma table d’écriture, mon rouge gorge, les rayons du soleil ou le bleu du ciel. Tout s’estompe. Je fais des efforts intenses pour tenter de les capturer. La séparation est bien là.

Le bonheur est le pays où je n’arriverai jamais.

J’espère que le renouveau s’annoncera beau, que ce passage d’un monde ancien à un nouveau monde ouvrira la route à de l’apaisement, de la curiosité.

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